Pourquoi ne suis-je plus sur Facebook et consort ?

Je tiens à préciser que ce que je vais développer est mon expérience personnelle et n’est en rien une ordonnance biblique à suivre obligatoirement. Être sur ces réseaux sociaux n’est en rien un péché, et personne n’ira en enfer pour avoir eu un compte Facebook, Twitter, Instagram ou Goolgle+. Cependant, je pense qu’il y a de très bonnes raisons pour que les chrétiens (et les non-chrétiens également) ne soient pas présents sur ces réseaux sociaux.

 

Vie privée, Facebook ne connaît pas

 

L’inscription à Facebook n’est gratuite qu’en apparence. Nous ne devons pas payer pour nous inscrire, mais nous payons avec nos vies, plus précisément nos données personnelles. Pour ce site nous ne sommes que des produits. En effet, cette firme américaine qui en 2014 générait 12,466 milliards de dollars de chiffre d’affaires, voit en chacun de nous une source de revenus inépuisable.

Toutes nos données personnelles et même les plus intimes, tous nos faits et gestes sont enregistrés, analysés, stockés et puis revendus. Nos discussions aussi bien publiques que privées, nos photos, nos « like », nos commentaires, les liens sur lesquels nous avons cliqué, ce que nous écrivons mais finalement effaçons sans publier et même ce que nous lisons sans commenter ou « liker ». Tout est épié. Le but est de dresser un profil le plus détaillé possible de chacun de ses utilisateurs. Ces profils étant par la suite revendus au plus offrant, généralement des annonceurs publicitaires, afin que ceux-ci puissent vous cibler et vous proposer des publicités en accord avec votre caractère, vos habitudes de consommation, vos choix politiques, votre orientation sexuelle ou religieuse, etc. Le but étant de vous pousser à la consommation.

Alors, où est le mal dans tout ça, me demanderez-vous ? Le mal est que des choses qui vous sont intimes, pour vous et vos proches, sont mises à disposition de tiers que vous ne connaissez pas et à qui vous ne pouvez pas faire confiance. Sachez que n’importe quel technicien un peu curieux de chez Facebook peut avoir accès à votre compte. Si vous ne réalisez pas le risque, imaginez quelqu’un qui ne vous aime pas, et qui travaille chez Facebook. Pensez à ce que cette personne peut apprendre de vous en allant consulter vos données et à tout le mal qu’il pourrait vous faire en divulguant des propos hors contexte, des commentaires sur votre patron, des actions faites dans un moment d’égarement, ou encore des photos très privées. Vos propres données peuvent être retournées contre vous et s’avérer compromettantes.

Allons plus loin dans la réflexion. Imaginez que demain (ou plutôt aujourd’hui finalement) les banques, les compagnies d’assurance, les employeurs, ou tous ceux qui sont prêts à payer, aient accès à vos données Facebook. En fonction de ces informations, il pourrait vous être refusé un contrat d’assurance, une ouverture de compte, une embauche, etc. En effet, si le courtier en assurance constate que depuis quelque temps vous faites des recherches sur le cancer et les chances de guérison, il ne prendra pas le risque de vous faire signer un contrat d’assurance vie.

Sachez aussi que ces données sont allègrement mises à disposition des différentes agences gouvernementales de renseignement, comme la NSA aux USA. Vous estimez peut-être ne rien faire d’illégal, mais dans un avenir proche, vos opinions politiques, votre foi ou même votre nationalité seront-elles toujours acceptées ? Rappelez-vous qu’en Europe il n’était pas illégal d’être juif avant 1939. Nous ne savons pas de quoi demain sera fait, cependant nous savons que selon la prophétie biblique les chrétiens ne seront pas très bien vus. Pour le moment, il n’est pas illégal d’affirmer que selon la Bible l’homosexualité est un péché condamné par Dieu, mais dans cinq ans ? Repensez maintenant à vos multiples publications sur Facebook, aux « like » que vous attribuez, seront-ils du goût de tous dans un avenir proche ? Donc si vous avez mis « Chrétien » dans le champ « Religion » sur Facebook, ou si vous avez mis un « like » sur un article « anti-mariage-pour-tous », Babylone vous remercie d’avance.

Si vous pensez être à l’abri en dehors de Facebook, sachez que les boutons de réseaux sociaux aujourd’hui présents sur la quasi-totalité des sites Internet, peuvent servir à traquer vos faits et gestes sur ces sites, sans que vous soyez nécessairement inscrit sur ces dits réseaux.

 

Google n’est pas votre ami

 

Quasi-monopole en matière de moteur de recherche, Google est le plus grand « Big Brother » au monde. D’abord simple moteur de recherche, il a désormais infiltré toute la toile, et via ses différents services il récolte et stocke tout ce qui vous concerne. Voici une liste non exhaustive de ce que Google grâce à ses applications et services stocke sur vous :

  • moteur de recherche : toutes vos recherches ;
  • navigateur Google Chrome : tous les sites que vous visitez, et votre activité sur ceux-ci ;
  • messagerie Gmail : toutes vos discussions, et tous vos contacts ;
  • réseau social Google+ : vos humeurs, vos goûts, vos opinions, etc. en fonction de ce que vous partagez ;
  • plate-forme vidéo YouTube : une multitude d’informations sur vos goûts musicaux, opinions politiques et religieuses, etc. en fonction des vidéos que vous avez cherché ou regardé ;
  • téléphones sous Android : vos déplacements, appels, SMS, contacts, photos, etc.

Rassurez-vous, même si vous n’utilisez pas les produits de chez Google, la majorité des sites Web utilisent Google Analytics pour récolter les statistiques de visites et d’utilisation, ainsi que des polices d’écriture et autres types d’éléments Web stockés sur les serveurs de Google. De cette manière, bien qu’indirectement, vous êtes parfaitement connus et fichés chez Google. N’espérez pas trouver en Apple un oasis de vie privée, vous êtes logés plus ou moins à la même enseigne. En plus de faire de l’argent avec vos données personnelles, vous payez. Et chez Microsoft, même constat.

« Ils se mirent à observer Jésus ; et ils envoyèrent des espions, qui feignaient être des hommes justes, pour lui tendre des pièges et saisir de lui quelque parole afin de le livrer au magistrat et à l’autorité du gouverneur. » Matthieu 20:20

 

Libre, mais en prison

 

La surveillance généralisée des moyens de télécommunication, et principalement d’Internet, pose des problèmes en termes de liberté d’opinion et d’expression. Inconsciemment, nous sachant surveillés, nous avons tendance à modérer nos propos et donc à nous autocensurer. Nous préférons nous taire et étouffer notre sens critique, plutôt que de nous lever pour contester l’ordre établi et mettre en doute les versions officielles gouvernementales. C’est ce qu’on appelle l’effet « panoptique ». À la fin du XVIIIème siècle, le philosophe anglais, Jeremy Bentham décrit un nouveau système carcéral qu’il a mis au point suite à l’observation des travaux architecturaux de son frère Samuel. Les prisons qui ont une structure panoptique permettaient aux gardiens, installés au milieu de l’édifice dans une tour centrale, d’observer tous les faits et gestes des prisonniers, sans que ceux-ci ne puissent les voir. Pour Bentham ce type d’organisation serait bénéfique, car « l’invisibilité du gardien lui confère un caractère d’omniscience dans l’esprit des prisonniers ». Ainsi les gardiens n’auraient plus le besoin d’être à leur poste à tout moment. Même si ce principe architectural fût un échec, il n’en demeure pas moins que l’idée de générer de la peur pour obtenir de l’autocensure ou l’automodération est toujours présente.

En France vient de passer une nouvelle loi sur le renseignement. Cette dernière nous a été proposée par le gouvernement Valls, en réponse aux différentes attaques terroristes qui ont frappé la France au début de l’année 2015. Alors que, de l’aveu même de la NSA, la surveillance de masse est inefficace pour lutter contre le terrorisme. Il est manifeste que le but de cette loi est d’instaurer un climat de surveillance visant à dissuader les éventuels « rebelles » de se réunir et de s’organiser. C’est cela, la force d’une société panoptique : instiller le sentiment d’être surveillé au plus profond de l’esprit d’une population devient plus efficace et plus économique qu’une surveillance en bonne et due forme ! La Corée du Nord en est le parfait exemple, depuis trois générations le peuple est persuadé qu’à tout instant ils sont sur écoute, d’où leurs attitudes mutiques et négationnistes. Ce peuple est arrivé à un tel point d’autocensure qu’il est persuadé que tout ce que dit ou fait le président est vrai et bon pour lui.

« Elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçoivent une marque sur leur main droite, ou sur leur front ; et que personne ne puisse acheter ni vendre, sans avoir la marque ou le nom de la bête, ou le nombre de son nom. » Apocalypse 13:16-17

 

Distraction

 

Au-delà de ces précédents aspects liés à notre vie sur terre, Facebook et compagnie peuvent avoir une influence néfaste sur notre vie spirituelle. En effet, il suffit d’analyser sur le nombre d’heures que nous passons sur Internet, combien sont consacrées à l’édification de notre esprit et combien à l’édification de notre chair ? Car on a beau vouloir bien faire, au final on se retrouve bien souvent à lire, regarder, ou écouter quelque chose qui n’est pas vraiment prompt à notre évolution spirituelle. Généralement l’utilisation de ces réseaux sociaux se rapporte à du voyeurisme, de l’autoglorification, des discussions folles, vaines et stériles, ou encore à de la convoitise… Combien de temps perdu, à ne pas prier, partager l’Évangile, travailler, passer du temps avec ses proches, etc. ? Tout ça pour quoi ? Qu’avons-nous gagné avec Facebook, si ce n’est à être plus distraits, orgueilleux et voyeurs que jamais ?

« Prenez donc garde de vous conduire soigneusement, non comme des insensés, mais comme des sages, rachetant le temps, car les jours sont mauvais. » Éphésiens 5:15-16

 

Séduction

 

En plus d’être potentiellement source de distraction, Facebook peut facilement devenir une source de séduction et de tentation. En effet, le monde va mal et l’impudicité atteint des sommets. À ce titre les réseaux sociaux sont à l’avant-garde de cette déchéance. Chacun trouve dans ce monde virtuel une plus grande facilité pour s’exprimer, s’exposer, se sentant protégé derrière son écran. Il n’y a plus aucune difficulté à se dévêtir tant physiquement qu’émotionnellement. Ainsi, certains étalent toute leur vie privée, leurs pensées les plus intimes et même certaines des parties de leur corps que seuls leur mari ou femme devrait voir. Ne pensez pas que les chrétiens sont à l’abri de ce genre de comportement. Loin de là ! Il n’y a qu’à consulter les comptes Facebook, Instagram, ou même les photos des profils Viber, ou encore WhatsApp, pour se rendre compte de l’hypocrisie latente chez certains.

Pour les chrétiens il n’y a pas que le flot de photos impudiques qui peut-être dangereux, le flux d’actualités de Facebook est potentiellement un lieu de tentation. Car ce type de réseau social est axé sur l’apparence, et donc une forme ou une autre de séduction. Peu importe si ce qui est présenté est véridique ou non, ce qui compte c’est avant tout d’être remarqué et de susciter l’intérêt. Les fondements de ces réseaux sont la séduction et la convoitise.

« Que celui qui est injuste soit encore injuste, et que celui qui est souillé se souille encore ; et que celui qui est juste pratique encore la justice ; et que celui qui est saint se sanctifie encore ! » Apocalypse 22:11

 

Mensonge

 

Dans ce monde virtuel que nous pensons contrôler, nous avons une tendance tout à fait normale à ne présenter que le meilleur de nous-mêmes. On renvoie une image idéalisée de ce que nous sommes. Bien souvent notre profil Facebook ne représente pas ce que nous sommes, mais ce que nous aimerions être ou devenir. Ainsi, et parfois même inconsciemment, cette attitude nous déconnecte de la réalité et nous pousse à fantasmer notre vie, et à la sublimer quand nous le pouvons. Pendant que nous sommes au travail, nous voyons certains de nos contacts en vacances. Pendant que nous nous sentons seuls, nous voyons nos contacts s’amuser entre amis ou en couple. Alors à notre tour, lorsque nous allons nous retrouver dans certaines situations, nous allons nous aussi chercher à montrer que notre vie est réussie, que nous aussi nous nous amusons, que nous sommes « cool », que nous sommes spirituels, etc. Et ainsi participer à cette mascarade collective.

Sur Facebook, je mettais quelques photos de mes vacances au ski ou ailleurs, je partageais des publications humanitaires chrétiennes, des exhortations et des enseignements. Je me faisais le défenseur de la veuve et de l’orphelin, de la saine doctrine et de la sainteté de Dieu. Alors que dans mon quotidien, je ne pars pas beaucoup en vacances, je ne donne pas souvent de mon temps et de mon argent aux nécessiteux, je ne partage pas autant l’Évangile ni ne prie autant que je l’aimerais, je suis encore plein de faiblesses dans la chair, et ignorant en beaucoup de choses quant à la doctrine biblique. Pourtant ce n’est pas l’image que donnait mon compte Facebook. Et peut-être que mon bien-être apparent et ma spiritualité virtuelle ont faussement donné l’impression à d’autres qu’ils passaient à côté de leur vie, ou qu’ils n’étaient pas d’assez bons chrétiens.

« N’aspirez pas à ce qui est élevé, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne soyez pas sages à votre propre jugement. » Romains 12:16

On pourrait prétexter l’évangélisation comme raison de notre présence sur Facebook. Mais de mon expérience, j’ai préféré définitivement quitter Facebook et Google. Car en plus de me jeter moi-même dans la gueule de l’Antichrist, dans les faits j’y passais plus de temps à être distrait par des stupidités, des discussions folles, des débats violents, et à être souillé par des images perverses.

J’ai aussi tenté l’expérience d’avoir un compte Facebook pour les amis et la famille, et un autre pour les chrétiens. Mais autant j’étais souillé par les mondanités du premier, autant je perdais mon temps en querelles sur le second.

J’ai donc renoncé à sauver Facebook, pour ne pas perdre mon âme.

« Et que servirait-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perdait son âme ? » Matthieu 16:26

Il n’est donc pas question de poser une doctrine quant à la présence des chrétiens sur Facebook et compagnie, mais simplement de nous mettre en garde et d’avertir du danger que ces réseaux peuvent représenter. D’ailleurs je reste présent sur d’autres réseaux, plus confidentiels et aux contenus moins futiles. Que chacun fasse donc selon la manière dont Dieu le conduit, selon sa conviction, et selon ses faiblesses et forces.

Nicolas K.

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